vendredi 29 janvier 2010

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vendredi 5 septembre 2008

Parti Socialiste : Quelle Démocratie interne ?

Voilà, j’ai décortiqué les contributions sous le seul angle de la démocratie interne. C’est, je l’avoue, un de mes dadas. Pourquoi ? Je ne crois pas à la notion de chef et j’y suis même profondément allergique. Partant de ce postulat, j’estime qu’il est donc d’organiser et de structurer le débat et de permettre ainsi de faire émerger des leaders.

Un autre élément, propre au PS, quoique, part du constat que ce dernier connaît une crise majeure qui va au-delà de la décennie écoulée. Le parti s’est coupé durablement des citoyens, des militants et des personnalités ou « courants » alimentant la réflexion socialiste, aussi sans pour espérer reconquérir et exercer pleinement le pouvoir nous devons renouer avec cet indispensable débat. A mon sens, si défaite idéologique il y a, c’est aussi du fait de notre propre assèchement théorique résultant de cette coupure avec cette République des idées.

Ce dernier constat est partagé par toute les contributions cependant le poser n’est en aucun cas en avoir terminé avec cette problématique. Il me paraissait donc intéressant de recenser les propositions de chacune des contributions.

Dernier préalable, toutes sont peu ou proue pour une discipline de parti… dont acte.

Hollande : La discipline de vote est la première condition de la crédibilité du PS. Conférence militante chaque année. 3 grandes conventions d’ici 2012.

Delanoë : Plein de bonnes intentions aucune proposition concrète.

Aubry : Rien si ce n’est se mettre au travail.

Dolez (debout la gauche) : Un constat fort mais aucune piste si ce n’est un appel à un révolution militante.

Gorce : Début de réflexion sur les nouvelles formes d’adhésion. Création de sections thématiques. Vrai formation des cadres. Mise en place de mécanismes de vote individuel. Vote par thème au lieu des motions. Transformer l’université d’été en une conférence nationale avec vote. Election du premier secrétaire avant le congrès. Fin de la proportionnelle mais reconnaissance des sensibilités par les statuts. Lancement des assises de l’Alternative ouvert aux militants politiques, associatifs…

Utopia : La démarche d’Utopia traversant d’autres partis, la logique est davantage transpartisanne, elle propose un cycle de conférences, des partenariats avec des cinémas indépendants, retisser le lien avec les intellectuels et une plus grande internationalisation.

Reconstruire à Gauche (Fabius
) : Relancer le travail par des conventions nationales et représentation des sensibilités à la proportionnelle.

Combattre et proposer (Royal) : Articulation autour de la démocratie participative englobant militants et sympathisants, d’une plus grande décentralisation du parti en donnant davantage de moyens aux fédérations. Droit d’interpellation et d’amendements donné aux associations, syndicats pour les congrès et conventions du parti.

Unité et refondations(s) (Fiterman) : Je partage son propos sur l’état du parti « Le PS se résume, dans son activité, à être un parti d’élus et d’aspirants à l’élection » mais pas de proposition.

Reconquêtes (Hamon, Emmanuelli) : une réelle déception pas de propositions hormis la création d’un parti de la Gauche.

Ayrault : contribution « localiste » et comme Reconquêtes création d’un parti de toute la gauche.


Besoin de Gauche (Pierre Moscovici) : Primaire ouverte pour la présidentielle 2012. Parti réseau qui associe citoyens et associations aux définitions programmatiques du parti. Développer des services pour les militants. Initiatives ouvertes au monde de la recherche, renouer avec les conventions thématiques. Télévision Internet pour diffuser les travaux du Conseil National.


La Ligne Claire : décentraliser le fonctionnement de l’appareil avec des accords cadres et des contrats d’objectifs passés entre Solférino et des comités Régionaux. Ce sont les fédérations qui passent des accords avec les autres partis de gauche. Le Bureau National est transformé en une assemblée de représentants des coordinations régionales. Généraliser la carte à 20 euros. Conventions thématiques ouvertes. Des primaires de masse pour toutes les élections. Limitation à deux mandats et trois mandats consécutifs. Structures intercommunales élues au suffrage universel. Mise en place d’un vrai statut de l’élu.

Réinventer la Gauche (Jean-Luc Mélenchon) : faire fonctionner le PS comme un mouvement d’education populaire. Limiter la taille des sections à cent adhérents. Mise en place des Assises de la gauche du 21ème siècle sans exclusive.

Pour un socialisme du XXIème siècle : Construire un réseau de relations permanentes avec le mouvement revendicatif. Améliorer le fonctionnement des sections en distinguant secrétaire de section et animateur de réunions et en formant ces derniers. Rendre obligatoire les comptes-rendus de réunions. Possibilité de faire des consultations de masse sur des sujets précis.

Changer (Marie-Noelle Lienemann) : Mandat unique dès les prochaines échéances électorales. Reconnaissance des courants. Création d’un centre d’études et de recherche, chargé de rendre accessible à tous les enjeux des débats. Tenue de conventions thématiques avec vote et droit d’amendements. Mise en place d’une université populaire permanente. Renforcer les secteurs thématiques avec possibilité d’adhérer à une section territoriale mais aussi à un secteur thématique.

D’abord redistribuer les richesses (Gérard Filoche) : thématique non abordée.

Brèves de campagnes (Marylise Lebranchu) : Inciter à la structuration des sections sur la base de l’intercommunalité sauf pour les grandes villes. Redonner des moyens aux structurations par profession. Fermer le Conseil National à la presse, régionaliser pour déparisianiser sa composition toujours sur la base de la proportionnelle au niveau des régions. Inflexibilité sur les écarts de conduite individuelle. Le Secrétariat National devra rassembler toutes les sensibilités ayant présenté une motion.

Pour un socialisme écologique : fil rouge du fonctionnement interne le développement durable. Si au moins 5 à 10% des militants ou du Conseil National jugent contraire une décision par rapport a la déclaration de principe, ils pourront obtenir la convocation d’un CN avec vote sur ce point. Des conventions nationales thématiques doivent se tenir régulièrement jusqu’en 2011 avec débats contradictoires, amendements et votes. Intégrer pleinement Internet dans les processus démocratiques. Eco exemplaire dans le fonctionnement et la gestion du parti avec un rapport annuel.

Urgence Sociale (Pierre Larrouturou) : Instauration du mandat unique pour les parlementaires et présidents d’exécutif, à tous les mandats d’ici 10 ans. Instauration de la parité dans tous les exécutifs. Cela sans attendre des mesures législatives. Mise en place d’un statut de l’élu. Limité le poids des élus à 30% dans toutes les instances du parti. Composition de celles-ci sur la base des élections régionales pour permettre une majorité d’action. Reconnaissance des motions et donc mise à disposition de moyens pour permettre leur fonctionnement avec accès au fichier. Utiliser Internet comme un outil de structuration du débat par thème mais aussi au niveau national, fédéral. Consulter plus régulièrement les militants par ce biais. Réfléchir à des nouvelles formes de militance plus adaptées aux modes de vie actuelle. Appliquer les statuts qui prévoient de réunir deux conventions thématiques par an en associant militants, syndicalistes, intellectuels…

Et si le parti restait socialiste : thématique non abordée.

Ce travail qui ne prétend pas à l’objectivité mais qui a juste pour ambition de mettre en parallèle les déclarations de chacun sur notre fonctionnement et les propositions concrètes visant à améliorer celui-ci, en un mot dépasser le seul cadre des incantations que nous entendons depuis plusieurs décennies.


source : Marc Vasseur

mardi 2 septembre 2008

La jeunesse de gauche a encore son mot à dire !

La jeunesse de gauche a encore son mot à dire !

Le Congrès de Reims du PS approche à grands pas et hélas les jeunes semblent être les derniers associés à ce grand rendez-vous… Pourtant, aujourd'hui c'est clair, les jeunes ont leur rôle à jouer ! La droite a imposé une vision faussée de la jeunesse. Elle idéalise une supposée jeunesse méritante qui veut travailler plus pour gagner plus, pendant qu'en parallèle « l'autre jeunesse » (étudiants, jeunes sans papiers, enfants de la banlieue, primo demandeurs d'emploi en galère, jeunes smicards, etc.), est stigmatisée parce qu'elle incarne en fait le contre modèle de l'idéal néolibéral de la jeunesse porté par la droite ! En outre, la jeunesse militante de l'UMP n'est ni la jeunesse « méritante » ni la jeunesse en proie aux difficultés quotidiennes de la vie. Au contraire, celle-ci est une jeunesse qui n'est en rien représentative de la jeunesse de notre pays.

Les jeunes sont encore nombreux à choisir le PS, mais le manque de confiance vis-à-vis de notre parti s'accroît tandis que, lors des élections, certains jeunes ne vont même plus voter. En réalité, le PS n'a pas correctement misé sur la jeunesse ces dernières années. Il a préféré laisser la réflexion sur la jeunesse au seul MJS, à la marge donc… Celui-ci plutôt que de repenser la place de la jeunesse à gauche s'est au contraire enfermé dans les jeux de pouvoir. Puisant ses références chez Guesde plutôt que chez Jaurès, le MJS n'attire pas les jeunes citoyens. Son incapacité à tenir un discours réformiste comme ses pratiques passéistes contribuent à la perte de confiance des jeunes envers le PS. De plus, le MJS s'avère malheureusement incapable de conserver durablement en son sein ses adhérents. Au sujet de l'Université, le MJS répond aux abonnés absents : parmi les contributions thématiques hormis le texte L'université de demain, rédigé par des jeunes issus du syndicalisme et de l'associatif, aucun autre texte ne traite de cette question alors que 1,5 millions jeunes poursuivent des études supérieures ! La gauche a vaillamment combattu pendant des mois les projets de la droite qui touchaient la jeunesse et l'université comme le CPE et la LRU, alors est-ce normal d'avoir si peu de contributions portant sur ces thèmes ? Nous regrettons enfin que dans la contribution présentée par la majorité du MJS apparaisse encore la revendication imprécise d'une allocation universelle pour les jeunes. Cette revendication égalitariste porté depuis des années par les mêmes organisations de jeunesse illustre les limites actuelles d'organisations trop bridées.


Jeunes et fiers de nos valeurs de Gauche et attachés à notre parti, nous voulons réfléchir sur le fonctionnement de la société dans sa globalité. Si des sujets qui, par tradition, sont le terrain privilégié de la jeunesse (débat sur l'autonomie des jeunes et l'insertion professionnelle après les études) restent importants, nous refusons qu'ils délimitent notre engagement politique. Cela signifie que nous voulons être par exemple entendu sur les retraites, les 35h… Ces enjeux sont primordiaux pour notre avenir. Un constat enfin : les jeunes sont de moins en moins attirés par le PS et donc par la promotion de son projet global de société. Parce que celui-ci s'est éloigné de leurs préoccupations quotidiennes, ceux-ci choisissent de s'engager pour des causes plus pratiques (l'Humanitaire) ou qui touchent directement leur quotidien (lutte contre la précarité, pour le logement). Parce que nous ne prétendons pas détenir toutes les solutions et parce que demain il nous faudra être politiquement innovant, il est plus que jamais nécessaire de renouer un dialogue transgénérationel durable entre jeunes et intellectuels. Enfin, ces dernières années, le politique a été trop rarement à l'écoute de la société civile. Or il y a des leçons qu'il ne faut pas oublier : après sa défaite en 1995, Lionel Jospin s'était attelé à une reconstruction idéologique du PS qui a pu préparer la victoire de 1997. De même Nicolas Sarkozy a réformé son parti à travers 21 conventions thématiques durant près de deux ans avant l'élection présidentielle.

Parce que nous aimons notre parti, il est temps que se lève chez les socialistes une autre jeunesse, une jeunesse qui ne soit ni la jeunesse bling bling de droite, ni la jeunesse archaïque du MJS. Une jeunesse de gauche ouverte sur l'extérieur qui refuse aussi bien le discours de compromis avec le néolibéralisme que le discours dirigiste où les ensembles collectifs priment toujours sur l'Individu. Cette jeunesse est porteuse d'un projet où l'humain est au centre du discours. Chaque homme doit être libre dans ses choix et surtout doit bénéficier, au plan économique, de quoi vivre dignement. Voilà ce que doit défendre la jeunesse de gauche : la dignité humaine. Défendre la dignité de l'homme, cela veut dire que nous voulons être respectés. Faire qu'aujourd'hui et demain, nous puissions vivre dignement, cela veut dire qu'il faut agir en direction de la personne en tant que telle, en prenant en compte les diversités et donc en évitant les réflexions généralisantes qui nient, au plan économique et social comme au plan sociétal, nos différences.

Entre le libéralisme économique et le dirigisme passéiste, la jeunesse de gauche propose donc une autre voix pour remédier au désordre établi. Celle-ci doit se donner tous les moyens de son ambition. À ceux qui veulent la voir bâillonnée, elle répond au contraire, qu'aujourd'hui plus que jamais, elle a encore son mot à dire !



Source : Diego MELCHIOR, section de Sciences Po, Barnabé LOUCHE, section de Privas

samedi 5 juillet 2008

Les contributions socialistes en 1 clic.

Sur les 21 contributions répertoriées, 20 sont présentes dans le “package ” !


En voici la liste :
1- Donner une cohérence à la gauche et un espoir à la France (F Hollande)

- Clarté, Courage et créativité : Choisir maintenant, pour agir demain (B Delanoë)
3- Une vision pour espérer, une volonté pour transformer (M Aubry)
4- Debout la gauche ! (M Dolez)
5- Aux militants (G Gorce)
6- Socialistes, Altermondialistes, Ecologistes (Utopia)
7- Reconstruire à gauche (L Fabius)
8- Combattre et proposer (S Royal)
9- Unité et refondation (s) ! (F Leveillé, GP Langevin, P Joseph, C Fiterman, etc)
10- Reconquêtes (B Hamon & H Emmanuelli)
11- Réussir ensemble le congrès du Parti socialiste (JM Ayrault)
12- Besoin de gauche (SD & RM)
13- La ligne claire (G Collomb et JN Guérini)
14- Réinventer la gauche (JL Mélenchon)
15- Pour un socialisme du 21ème siècle en France (P Jacquemin)16- Changer (MN Lienemann & P Quilès)
17- D’abord, redistribuer les richesses (A Vidalies)
18- Brèves de campagne (ML Lebranchu)
19- Pour un socialisme écologique (G Guibert)
20- Urgence sociale (P Larrouturou)
21- Et si le Parti restait socialiste (J Fleury)

source : Donatien.

samedi 28 juin 2008

Les contributions socialistes

- La contribution de Marilyse Lebranchu : c'est ici .

- La contribution Recontruire la Gauche de (Laurent Fabius) :
c'est ici.

- La contribution Socialisme et Démocratie (Pierre Moscovici) : c'est ici (non )

- La contribution de Martine Aubry : c'est ici.

- La Ligne Claire (Gérard Collomb et Jea-Noël Guérini et Manuel Valls) : c'est ici

- La contribution Réinventer la Gauche (Jean-Luc Mélenchon) : c'est ici.

- La contribution Changer la vie (Marie-Noëlle Lienemann) : c'est ici.

- La contribution de Nouvelle Gauche (Pierre Larrouturou) : c'est ici.

- La contribution de Démocratie et Socialisme (Gérard Filoche) : c'est ici.

- La contribution d'Utopia : c'est ici.

- La contribution Combattre et Proposer (Ségolène Royal) :
c'est ici

- La contribution de Reconquêtes (Benoit Hamon et Henri Emmanuelli) : c'est ici.

- Pour un socialisme écologique : c'est ici.

- La contribution de François Hollande : c'est ici.

- La contribution de Gaetan Gorce : c'est ici.

- LA contribution Debout la Gauche ! (Marc Dolez) : c'est ici.




vendredi 27 juin 2008

Pour une nouvelle sécurité Sociale

La lente désindustrialisation des pays dits développés, de l’Europe et de la France doit autant à des mécanismes exogènes qu’à des mécanismes endogènes.

Avant tout, l’accélération de la globalisation tient à l’avantage comparatif que confèrent aux pays émergeant des législations sociales, fiscales environnementales bien plus légères que les nôtres. Elle tient aussi à un coût du travail qui, pour longtemps encore, est susceptible d’absorber la hausse du prix de l’énergie, des matières premières et du transport des marchandises. Autrement dit, malgré les investissements directs qui se poursuivent des pays du Sud dans les pays du Nord liés au gonflement des fonds souverains notamment, on ne voit pas bien comment peuvent s’enrayer les délocalisations. Or un emploi industriel qui disparaît correspond à la destruction de 3 à 5 emplois "périphériques" qui, souvent, ont l’avantage d’absorber une main d’oeuvre peu qualifiée.

Une fiscalité imbécile

Inventé en 1975 par Jacques Chirac, l’assiette de la taxe professionnelle était constituée d’un pourcentage de la masse des salaires et de la valeur d’achats des immobilisations. Conscient que ce nouvel impôt pouvait constituer un frein "fiscal" à l’emploi, le gouvernement de Lionel Jospin, de 2000 à 2002, a progressivement supprimé la partie salariale de l’assiette. Il reste que, compte tenu des avantages comparatifs que confèrent aux pays dits développés les investissements productifs, nous serions avisés de refondre le plus vite possible un impôt que François Mitterrand n’hésita pas à qualifier en son temps d’impôt imbécile !

L’émergence de la CSG

Mais, c’est avant tout en matière de fiscalité sociale qu’il faut trouver les raisons endogènes à la lente désindustrialisation de notre pays. Avant la mise en oeuvre de la CSG (Contribution Sociale Généralisée), l’assiette des cotisations sociales était constituée des seuls revenus du travail : revenus des salariés et revenus des professions libérales et agricoles. Les revenus de la rente produite par la perception de loyers ou bien d’intérêts liés aux actions et aux obligations, les profits des entreprises sont encore aujourd’hui pour l’essentiel exemptés de fiscalité sociale. Le gouvernement de Michel Rocard en 1991 a sensiblement modifié la donne en ouvrant une autre voie par la mise en place d’une cotisation sur l’ensemble des revenus d’activité, adossant de fait l’assiette de la CSG à la valeur ajoutée. La CRDS (Contribution pour le Remboursement de la Dette Sociale) créée en 1996 par le gouvernement d’Alain Juppé a curieusement prolongé le dispositif. La CSG et le CRDS ne sont ni plus ni moins que l’embryon de l’idée d’une Cotisation sur la Valeur Ajoutée généralisée et se substituant au régime des cotisations tel qu’il s’applique aujourd’hui aux seuls revenus du travail.

Implosion de notre système par répartition

Depuis 1983, dans les pays du G7, la part des salaires dans le PIB a glissé de 5.8% entre 1983 et 2006. Pour la France, c’est 9.3% selon l’INSEE. Cela signifie, de façon corollaire, que les autres revenus (rentes et profits) regroupés sous la désignation d’EBE (Excédent Brut d’Exploitation) ont augmenté dans la même proportion. Le fait que la France soit l’un des pays les plus concernés n’est pas dû au hasard. Les acteurs économiques ont parfaitement entérinés l’élément selon lequel les revenus du travail étaient aujourd’hui lourdement fiscalisés. Notre fiscalité sociale a très largement contribué à l’explosion des stocks-options qui, pour l’heure, malgré les multiples rapports de la cour des comptes, restent exonérés de cotisations sociales. Par ailleurs, en multipliant les régimes dérogatoires en faveur des bas salaires, les pouvoirs publics transfèrent la charge de la fiscalité sociale vers l’impôt. Or depuis 30 ans, la part de l’impôt sur le revenu et sur les bénéfices dans le produit des recettes de l’Etat est en baisse constante. Nous organisons, par notre fiscalité, la faillite de nos régimes sociaux. Comment, dans ces conditions, pouvons-nous espérer la création d’une 5ième branche alors que nous peinons à financer le reste ?

TVA sociale : un leurre "idéologique"

Face à ces questions centrales qui touchent à la cohésion sociale et aussi à la compétitivité des entreprises, la réponse des conservateurs s’organise. Que ce soit au Danemark ou en Allemagne, les gouvernements ont fait le choix de la mise en oeuvre d’une TVA "sociale" qui n’est, au final, que l’augmentation des taux de la TVA de ces pays appliqués en partie ou en totalité à l’ensemble des produits consommés. C’est le consommateur qui supporte la charge de la fiscalité sociale ramenant l’idée de la progressivité de l’impôt aux oubliés de l’histoire. Or, on le sait, la hausse de 1 à 2% de TVA n’impacte pas de la même façon les bas et les hauts revenus sachant que le taux d’épargne s’élève avec le niveau de revenu.

La nécessité de la mise en oeuvre de la CVA

En appliquant un taux unique de cotisation (sur la valeur ajoutée), cela permet de lisser la fiscalité sociale à l’ensemble des revenus d’activité. En abaissant la fiscalité sociale sur l’emploi et les entreprises, nous pouvons espérer un accroissement de la compétitivité et aussi un transfert important de fonds de l’économie financière vers l’économie réelle, un renforcement de l’autofinancement et, au premier chef, une reprise de l’investissement productif et de la croissance interne. La mise en oeuvre de la CVA est aussi la garantie, par l’élargissement de l’assiette et la suppression des plafonds, du maintien du régime de répartition. La mise en place d’un système par capitalisation a deux défauts majeurs : il contribue au gonflement de l’épargne de précaution et de la bulle spéculative ; il engendre de l’incertitude quant à l’avenir et risque de provoquer de nombreux freins à la consommation. En faisant le choix de la mise en oeuvre de la CVA, nous faisons le choix de l’efficacité économique et sociale !


source : Emergence(s)

vendredi 20 juin 2008

Un socle commun. Le livre noir du Libéralisme (2)

(Chapitre 1) : Dire la vérité.

Chapitre 2 : Dire la gravité.

La régulation au service de la croissance

L’économiste Patrick a sorti un livre en 2005 intitulé « le capitalisme est entrain de s’autodétruire » est pour cause puisque si le cash et les dividendes augmentent toujours plus, l’investissement stagne. Pour lui, « un capitalisme sans projet est condamné à s’autodétruire. Dans ces conditions, beaucoup d’ingrédients sont réunis pour accréditer la thèse d’une crise mondiale ; d’autant plus que les trois régulations qui ont été à l’œuvre durant les trente glorieuses. Quelles étaient-elles ?
- Ford : ce capitaliste disait que si la croissance va s’étouffer si on ne fixe pas des règles du jeu collectives. C’est la crise des années 30 et la sortie de la 2eme Guerre Mondiale qui amèneront à mettre en place les moyens de ces règles.
- Beveridge : il publie en 42 un rapport sur le système d’assurance sociale. Pour lui, le capitalisme pour fonctionner a besoin d’une demande forte et régulière, aussi la dépense sociale est un facteur de croissance économique car elle permet d’assurer cette régularité.
- Keynes, bien sur pour qui l’Etat doit intervenir pour assurer la croissance.
Aujourd’hui, tous ces mécanismes sont consciencieusement mis à mal voire caricaturer alors que l’absence de toute régulation nous ramène bien avant 1914. Malgré cela, la croissance bien que moins forte sur ces deux dernières décennies est toujours… comment ?

La spirale de l’endettement.

C’est par l’endettement des ménages que les Etats-Unis ont pu éviter la déflation. Entre 1997 et 2007, le crédit à la consommation a tout simplement doublé, passant de 1225 milliars de dollars à 2450 milliards. Deuxième levier, les cartes de crédit et enfin, les crédits hypothécaires, seulement autorisés en France depuis Villepin. Enfin, et on n’en voit seulement les conséquences depuis quelques mois les fameux subprimes, encouragés par les banques qui voyaient leur revenu diminuait du fait d’un engorgement du crédit immobilier.
Les subprimes : le principe est relativement simple, un établissement peut prêter jusqu’à 125% de la somme nécessaire à l’achat avec un remboursement du capital différé partiellement ou en totalité sur les deux premières années. Les banques avaient intérêt à prêter à des personnes n’ayant pas les ressources, cela permettait d’alimenter le marché et théoriquement ils faisaient un bénéfice en reprenant le bien des non-solvables. En prime, les banques ne gardaient pas ces prêts dans leur bilan. Elles les « tittrisaient » en faisant des paquets et les revendaient à d’autres investisseurs… et ainsi de suite… bref fromage et dessert… sauf que si les arbres ne montent pas au ciel, le prix de l’immobilier non plus. L’autre enseignement de cette crise des subprimes, c’est le cynisme d’un modèle qui encourage la précarité et se nourrit sur celle-ci. Cette propension à l’endettement n’est pas propre aux Etats-Unis. En Europe, la dette privée est passé de 75% à 145%, ce qui fait dire à Patrick Arthus que sans l’endettement des ménages, la croissance dans zone euro aurait nulle voire en récession dans certains pays comme l’Angleterre.

Selon le groupe d’économistes du centre Bruegel qu’au regard des déséquilibres accumulés, la question n’est pas de savoir si il aura ou non un ajustement mais bien quand et avec quelles conséquences ?

Et la chine ?
C’est sans doute en chine que les conséquences d’une récession américaine se feraient le plus sentir car le dynamisme chinois est fortement dépendant de la consommation américaine. Et bien plus encore si l’Europe et le Japon le sont également puisque 61% des exportations asiatiques se font vers ces zones économiques.

L’autre moteur de la croissance chinoise réside dans l’investissement qui atteint 50% du PIB qui repose en partie sur une bulle immobilière où pour par exemple pour le seul premier 2006 26% du marché n’avait trouvé preneur alors que dans le même temps, les investissements ont augmenté de 20%.

Au final, le miracle chinois a de grande similitude avec "l'exemple japonais" qui s’est évanoui dans l’éclatement de la bulle immobilière survenue au début de 1990… le Japon ne s’en est pas encore relevé. Par ailleurs, quelles seraient les conséquences sociales d’une crise comparable dans un pays où les travailleurs payent le prix fort de cette croissance. A cela, il faut ajouter que celle-ci malgré son niveau élevé, n’est pas en mesure de faire face à la croissance de la population en age d’arrivée sur le marché du travail (ministre du travail chinois) sans compter le flux des ruraux accourant dans ces zones de croissance.

* Complément de lecture sur la Chine : l'article de Christian Sautter pour Betapolitique.

source Marc Vasseur